Professionally Speaking - Who Is NOBODY? Project

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Point de vue d’un parent

Je n’avais jamais pensé qu’une poupée, une enseignante et l’Afrique s’uniraient pour permettre à mon fils de huit ans de faire un voyage au fond de lui-même.

La poupée faisait partie du projet Qui est Personne?, une initiative de formation du caractère.

Et c’est là que commence le voyage.

de Karen Horsman

L’année dernière, une valise est arrivée dans la classe de mon fils. Personne, une poupée de denim sans distinction de sexe mesurant deux pieds, se trouvait à l’intérieur. L’objectif était que chaque élève amène Personne à la maison pour une semaine et lui enseigne à devenir quelqu’un de bien. Par exemple, l’élève responsable pouvait décider de nettoyer le parc de son quartier pour montrer à Personne comment faire preuve de responsabilité environnementale ou encore faire une vente de garage et donner les profits à un organisme caritatif.

Mark, mon fils, avait déjà une passion pour l’Afrique. Son enseignante, Amber Currie, EAO, avait enseigné un module sur ce continent plus tôt pendant l’année, et Mark a été enchanté par la beauté de la terre sèche et des animaux gigantesques. Il avait aussi vu des publicités à la télé sur la malnutrition qui sévit chez les enfants dans des endroits comme Nairobi. Il me disait souvent que cela le dérangeait que des enfants aient faim. Une fois que l’élève avait choisi sa cause, c’était à lui de créer un plan d’action.

J’ai parlé à l’enseignante de Mark et elle m’a confié : «J’adore le côté pratique de ce projet. Les enfants doivent déterminer à qui ou à quoi ils veulent venir en aide. Mark a pris la poupée tout de suite et est parti avec elle en courant.» Et comment!

Les enfants doivent identifier quelqu'un ou quelque chose qui a besoin d'aide. Mark vient de le ramasser et a couru avec— Amber Currie, prof

Nous avons découvert une pâte énergétique à base d’arachides (Plumpy’nut). On l’appelle souvent l’aliment miracle, car cette pâte sauve des enfants. Mark a ramassé des feuilles mortes pour des voisins et a ainsi recueilli 40 dollars, mais il était déçu et voulait ramasser plus d’argent. Avant de retourner la poupée à la classe, il devait y attacher un symbole de sa bonne action. Mark a mis une feuille morte dans un sac à sandwich qu’il a attaché autour du cou de Personne, comme un collier.

Cameron fut la deuxième élève à avoir la poupée. Son anniversaire approchait et, en guise de cadeaux, elle a demandé des dons pour adopter un léopard des neiges au Jardin zoologique de Toronto.

«Cameron avait déjà en tête d’adopter un léopard des neiges, m’a confié sa mère. Mais d’avoir cette possibilité à l’école a permis d’établir un lien positif entre la maison et la classe.» C’est ainsi que Personne a reçu une belle casquette du zoo à l’effigie d’un léopard. Puis, Personne s’en est allé au prochain élève.

À la fin de l’année scolaire, la poupée Personne arborait de nombreuses décorations et était devenue quelqu’un de bien. Pour ma part, le défi qu’Amber Currie a lancé aux élèves fut la partie la plus intéressante du projet. Elle leur a demandé comment ils allaient continuer d’aider ceux qui en ont besoin.

«Mark songeait déjà à de nouveaux projets, c’était flagrant, m’a-t-elle raconté. La graine avait déjà germé.»

En septembre, à la rentrée scolaire, mon fils a eu la chance d’avoir de nouveau Amber Currie comme enseignante. Il lui a dit : «Je veux organiser une vente de pâtisseries.» Cette fois, il avait prévu de ramasser 500 $ pour acheter de la pâte d’arachides. Je savais que l’école ne pouvait approuver la vente de pâtisseries en raison du risque d’allergies, mais je voulais que Mark apprenne à résoudre des problèmes. J’ai décidé de le laisser faire et de voir comment il s’y prendrait. Il est allé tout seul à des réunions avec la direction de l’école et son enseignante. Mark était convaincu qu’il pouvait faire la différence. Il suffisait de trouver comment on le laisserait mener son projet à bien. Mme Currie a encouragé Mark à parler de la malnutrition en Afrique. En se faisant aider, il a créé une présentation sur le Plumpy’nut, qu’il a montrée aux élèves de sa classe. Mark, son frère et sa sœur ont fabriqué des affiches d’information et préparé des annonces pour l’école. Il a vendu du chocolat chaud et des biscuits pendant les concerts de l’école. Il a fabriqué des dépliants pour inciter les gens à lui faire don de boîtes de biscuits pour limiter ses dépenses.

nobody personne

Les élèves choisissent un projet pour enseigner à Personne à devenir quelqu’un de bien. Ce peut être recueillir des fonds pour aider sa propre communauté ou des communautés de pays en développement. Puis, ils accrochent à la poupée un symbole de leur bonne action.

Il a beaucoup travaillé et surmonté énormément d’embûches, mais un événement particulier a fait que le jeu en a valu la chandelle. Un jour, Mark est arrivé à la maison et m’a dit : «Maman, deux filles sont venues me voir dans le gymnase et m’ont demandé : “Es-tu Mark?” J’ai répondu que oui, alors elles m’ont donné deux sacs sur lesquels était écrit “Dons pour l’Afrique”. C’était super cool!» L’école parlait sans cesse du Plumpy’nut. Grâce à Personne, Mark a pu entamer une conversation, une conversation sur toutes les choses que nous pouvions faire pour aider les autres. Le personnel et les élèves ont ramassé 600 $ pour acheter du Plumpy’nut.

«La beauté du projet, c’est que les élèves apprennent à connaître leurs forces, à les développer et à les appliquer à une cause qui leur tient à cœur, déclare Amber Currie. Ça ne leur est pas imposé.» La classe a finalement donné un nom à la poupée. Ils l’ont appelée M. Harumbee. En swahili, «harumbee» signifie «travailler ensemble à l’unisson».

Pour Mark, le voyage continue. Il a demandé s’il pouvait rencontrer des gens de Médecins sans frontières pour en apprendre davantage sur la malnutrition et sur le Plumpy’nut. Quand je lui ai demandé s’il voulait que j’organise cette rencontre pour lui, il m’a répondu : «Du moment que ça ne dérange pas la récréation, j’y serai.»

Camps de dÉveloppement du caractÈre

La beauté du projet est que les enfants peuvent développer leurs propres forces— Amber Currie, prof

Imaginez ce que vous pourriez accomplir si vous mettiez de côté les matières au programme pour quelques jours et passiez tout votre temps à travailler au développement du caractère. Certains élèves ontariens ont la chance de faire l’expérience d’un tel programme au Centre d’animation scolaire de l’Ontario. Situé près d’Orillia, le long du pittoresque lac Couchiching, le centre offre des camps pendant lesquels les enfants sont immergés dans les sortes de valeurs qui figurent à la liste des traits de caractère à développer, dit James Pinhorn, EAO, enseignant au secondaire à Toronto, qui anime l’un des camps. Par exemple, prenons la coopération. «Les enfants font des exercices en grand groupe, comme bouger des tapis afin de se rendre à un pylône, ou ils doivent faire un carré avec une corde alors qu’ils ont les yeux bandés, explique-t-il. Ils apprennent rapidement qu’ils ne peuvent réussir sans coopérer.»

«Au fil de la semaine, dit M. Pinhorn, les enfants deviennent de plus en plus empathiques. Pendant une séance, il y avait un garçon obèse qui faisait rire de lui. À la fin de la semaine, les enfants l’encourageaient et soulignaient ses qualités. Si je ne l’avais pas vu de mes propres yeux, je ne l’aurais jamais cru.»

Les écoles peuvent-elles reproduire une telle expérience? «C’est possible, si l’école et la communauté s’entendent sur la vlaeur d’un apprentissage exploratoire et non compétitif, déclare M. Pinhorn. Toutefois, il faut inculquer des stratégies pour veiller à ce que les élèves dissipés n’écrasent pas les plus tranquilles, ce qui arrive parfois dans une classe traditionnelle. Chaque élève doit faire l’expérience d’être écouté et respecté, et d’écouter lui-même. C’est ce qui permet au groupe de vivre sa puissance.»

Le fils de M. Pinhorn, Ben, élève de 7e année, a participé à un camp l’an dernier. L’atmosphère encourageante lui a permis de prendre conscience de ses propres défauts. «Une chose que j’ai apprise sur moi, c’est que je ne suis pas toujours gentil avec les autres, révèle-t-il. Quand je suis revenu du camp, mes amis m’ont dit qu’ils avaient remarqué que je soutenais davantage les autres et que j’avais plus de tact. Je pense que le changement est permanent. J’espère que oui, en tout cas!»

Pour plus de renseignements, consultez www.oelccaso.com ou www.whoisnobody.com

Cet article a été publié dans Pour parler profession Magazine – numéro de décembre 2009